Interview pour le site Be & Art
Date de l’entretien: Mai 2014
Jérémie Baldocchi, vous êtes un jeune peintre français émergent. Pouvez-vous me dire pourquoi vous avez décidé de devenir peintre?
Je crois que j’ai toujours voulu faire un métier artistique, petit je voulais être photographe puis je me suis très vite tourné vers la peinture.
J’ai toujours été bien entouré, mon grand père a fait de la ferronnerie d’art, ma grand-mère peignait. J’ai pris modèle dès mon plus jeune âge sur mon oncle, je voulais être artiste comme lui.
Je ne sais pas vraiment expliquer pour quelles raisons j’ai choisi ce métier, sûrement l’envie de transmettre ma vision des choses, sortir de ma tête les mauvais passages qui ont terni mon enfance, me faire plaisir ou peut-être tout bêtement, comme tout autre artiste, marquer d’une pierre mon passage sur terre.
Avez-vous étudié l’art?
Oui, n’étant pas vraiment doué pour les études classiques je passais plus de temps à distraire les autres élèves qu’à étudier.
J’ai donc quitté très vite le lycée pour me diriger, dans un premier temps, vers des cours du soir d’une école d’art privée.
L’année suivante, j’ai commencé un cycle de 3 ans dans cette même école.
La première année j’ai étudié l’illustration et l’architecture d’intérieure, puis, le reste de ma formation, je ne me suis consacré exclusivement à la peinture.
J’ai eu la chance d’avoir d’excellents professeurs qui enseignaient dans des écoles plus prestigieuses et renommées que celle où j’étais.
Et les élèves de ma classe étaient plus doués les uns que les autres, ce qui a été une grande motivation, cela m’a poussé à me surpasser et à aller au-delà de mes limites.
Qui étaient vos artistes préférés quand vous avez commencé? Comment ont-ils influencé votre travail?
Bien évidement je suis influencé par beaucoup d’artistes.
Au tout début, durant mon adolescence, je fus très inspiré par les œuvres de Pierre et Gilles, David LaChapelle ou celles de Jeff Koons, particulièrement à cause des couleurs et leur façon de mettre en valeur les choses “laides” à première vue, cela me fascinait.
Puis ensuite mes envies se sont tournées vers des artistes et des œuvres plus torturées comme le travail de Francis Bacon, Lucian Freud, Jean Rustin, Jenny Saville ou Leigh Bowery.
Mais j’aime aussi les univers différents d’autres artistes comme par exemple Bottero, Valerio Adami, Mark Ryden, Voutch, ou Ray Caesar.
Je m’intéresse beaucoup à la photographie et l’univers cinématographique où je puise beaucoup d’idées.
Pouvez-vous décrire comment vous travaillez et le processus?
C’est un peu le même processus qu’un réalisateur de film.
Lorsque je suis inspiré sur un sujet je fais des croquis de cadrage et je réfléchis aux couleurs qui conviendraient le mieux.
Ensuite je fais une sélection, comme un “casting”, parmi les milliers de croquis de corps que je fais à l’avance, si je ne trouve pas j’en créé des nouveaux.
Une fois que le dessin final est prêt je fais des recherches de matières et j’en créé aussi de nouvelles.
Je colle le tout directement sur la toile en superposant le papier, la peinture acrylique et l’encre.
Pourquoi ne peignez-vous pas de tête?
Tout à commencé lors de mon second cours d’illustration du soir lorsque j’ai quitté le lycée.
Je devais rendre ma première illustration et je ne savais pas quelles têtes faire à mes personnages, j’ai ramené alors mon travail en l’état pour en parler avec mon professeur. Et sans que je ne dise rien il a adoré le concept du “sans tête” qui, bien évidement, n’était pas voulu.
Puis j’ai continué dans ce sens.
Cela ajoute une part d’interactivité à l’image, le spectateur peut donner libre cours à son imagination.
Quels sont vos souhaits en tant que peintre?
J’aimerai travailler de très grandes œuvres.
Explorer de nouveaux sujets et réussir enfin à représenter avec exactitude ce que j’ai dans la tête.
Quelle est la suite pour vous, Jérémie Baldocchi?
Comme chaque année j’ouvre mon atelier mi juin durant tout un week-end, dans le cadre des visites des ateliers d’artistes du 18ème arrondissement de Paris.
Je vais participer au Salon de l’ADAC à Châtillon (France) en Octobre.
Quelques unes de mes toiles vont partir fin novembre à Londres.
Et j’attends une réponse pour une exposition cet été à New-York.
Sinon d’un point de vue artistique j’aimerai faire de la sculpture mais je n’ai pas assez de place chez moi.
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